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INÉDIT8


PRINCIPE DE PETER et autres Lois et théorèmes qui régentent l’entreprise

Lois et théorèmes qui régentent l’entreprise



1 - LOI DE MURHY : "La tartine tombe toujours sur son côté beurré"
Edouard A. Murphy, ingénieur à l'US Air Force, supervisait, en 1949, une expérience nécessitant l'utilisation de seize capteurs accrochés en divers endroits du corps d'un soldat-cobaye. Il y avait deux façons d'accrocher les capteurs. Une bonne et une mauvaise. Un de ses subordonnées réussit à installer simultanément les seize capteurs dans la mauvaise position... Ceci l'amena à formuler cette loi qui allait lui valoir une gloire internationale : s'il existe plusieurs manières de faire quelque chose et que l'une d'elles est susceptible d'engendrer une catastrophe, on peut être certain qu'il se trouvera quelqu'un pour la choisir !
La loi de Murphy ou "loi de l'emmerdement maximal" est, sans aucun doute, une des plus grandes découvertes du xxe siècle dans le champ des sciences humaines... On peut la vérifier quotidiennement que l'on soit automobiliste (la file d'à côté avance toujours plus vite), voyageur (l'hôtesse sert toujours le café juste avant que l'avion n'entre dans une zone de turbulences), communicant (ce qui est susceptible d'être compris de travers est toujours compris de travers), etc.

2 - LE PRINCIPE DE PETER : "Dans une hiérarchie, chaque employé tend à s'élever jusqu'à son niveau d'incompétence"
Laurence J. Peter, psychologue et professeur d'éducation à l'Université de Californie du Sud a publié en 1969 un ouvrage "The Peter principle" (qui aurait été, en fait, rédigé par R. Hull, auteur de pièces pour la télévision et le théâtre).
Son principe est fondé sur le fait que, dans une organisation quelconque, si quelqu'un fait bien son travail, on lui confie une tâche plus complexe. S'il s'en acquitte correctement, on lui accordera une nouvelle promotion... Et ainsi de suite, jusqu'au jour où il atteindra un poste au-dessus de ses capacités, où il restera indéfiniment.
Parmi les nombreux corollaires du principe de Peter on peut notamment relever les suivants :
    - dans une organisation, le travail est réalisé par ceux qui n'ont pas encore atteint leur niveau d'incompétence ;
    - la supercompétence aboutit souvent au renvoi parce qu'elle bouleverse le principe hiérarchique ;
    - un salarié qualifié et efficace consent rarement à demeurer longtemps à son niveau de compétence, il va tout faire pour se hisser jusqu'au niveau où il sera incompétent !

3 - VARIANTE DE DILBERT : "Les entreprises affectent les incompétents là où ils feront le moins de dégâts : aux postes de direction"
Dilbert, est l'anti-héros d'une bande dessinée célèbre où son auteur, Scott Adams, expose sa vision sarcastique du fonctionnement des entreprises.
Selon lui, la meilleure parade qu'ont trouvé les entreprises au principe de Peter est de nommer les incompétents aux postes de direction, pour les empêcher de faire trop de dégâts sur le terrain. Dans le monde de Dilbert, les "chefs" ne travaillent donc pas, ils font semblant.
Pour les occuper à cette fonction pour laquelle ils ne sont pas compétents, Dilbert propose différentes solutions : rebaptiser son service, redistribuer les bureaux, animer des groupes de travail, réaliser de belles présentations avec des camemberts, etc. Le fin du fin étant évidemment qu'ils réussissent à faire faire leur propre travail par leurs collaborateurs, en s'arrangeant pour que ce soit à leur demande !
Une des nombreuse conséquences de cette situation est que, plus une entreprise grandit, plus elle engagera des médiocres aux postes de direction. En effet, les cadres arrivés au sommet, selon le principe de médiocrité ascensionnelle, préféreront promouvoir des personnes aussi incompétentes qu'eux, afin qu'elles ne leur fassent pas d'ombre.

4 - LES LOIS DE PARKINSON : "Tout travail tend à se dilater pour remplir tout le temps disponible"
C. Northcote Parkinson, professeur de science politique, est l'auteur d'un ouvrage "Parkinson's law" paru en 1958 où il décrit de manière humoristique les défauts de fonctionnement des grandes organisations.
Sa loi la plus connue ("Work expands to fill the time available for its completion") traduit le fait qu'un individu tend généralement à utiliser tout le délai dont il dispose pour effectuer un travail, quelle que soit la durée de ce délai
Ainsi, un manager qui dispose d'une semaine et de dix subordonnés pour réaliser une tâche, sachant que cinq personnes pourraient s'acquitter de celle-ci en une semaine, aura tendance à rajouter ce qu'il faut de complications, de réunions, de consultations diverses pour que la réalisation de celle-ci dure finalement une semaine, malgré l'effectif disponible.
Un des corollaires de cette loi (basé sur les axiomes suivants : "tout responsable souhaite multiplier ses subordonnés, non ses rivaux"  - "les responsables se donnent mutuellement du travail") est que plusieurs personnes seront progressivement amenées à accomplir le travail d'une seule, tout en étant de plus en plus sur-chargées par les tâches diverses (compte-rendus, rapports, réunions, etc.).
Dans l'entreprise, cette loi se manifeste notamment par le fait qu'ajouter des ressources supplémentaires (intérimaires, consultants extérieurs, matériel) pour accélérer un projet, aboutit à l'effet inverse et le retarde plus encore.

5 - LA LOI D'ILLICH : "Au-delà d'un certain seuil, l'efficacité humaine décroît, voire devient négative"
Ivan Illich est surtout connu pour ses travaux en matière d'éducation. Au cours de ses recherches, il a remarqué que la "loi des rendements décroissants", développée par Turgot et les économistes classiques (dans la zone dite des rendements décroissants, on ne double pas nécessairement la quantité de blé produite en doublant la quantité de travail agricole - plus on approche d'une certaine limite, plus il faut ajouter de travail pour obtenir toujours moins de blé supplémentaire), peut également s'appliquer à l'activité humaine... Au-delà d'un certain seuil, l'efficacité de l'être humain finit par devenir négative.
Stakhanov et ses adeptes ont montré que, plus on subit de pression, plus on est performant et que certaines personnes ne travaillent jamais aussi bien que sous stress. Mais, selon la loi d'Illich, cela ne serait vrai que jusqu'à un certain point, au-delà, toute dose de stress supplémentaire s'avère contre-productive.

6 - LA LOI DE GAUSS : "La répartition d'une population "normale" peut être représentée par une courbe en cloche"
Carl Friedrich Gauss, astronome, mathématicien et physicien allemand (1777-1855) est à l'origine de nombreuses découvertes. Parmi celles-ci on lui doit notamment, sur le plan mathématiques, la fameuse courbe qui porte son nom et qui permet de montrer comment se répartissent les individus d'une population en fonction d'une caractéristique donnée.
Celle-ci s'appuie sur une constatation très simple : dans une population quelconque (les salariés d'une entreprise, des haricots dans un sac, etc.), si on classe les individus selon une caractéristique (leur taille, leur poids, leur QI, leur niveau de compétence, etc.), on s'aperçoit que, généralement, plus on s'approche de la moyenne sur le critère considéré, plus il y a d'individus. Au contraire, plus on s'en éloigne et moins il y en a. Aux deux extrémités, il n'y a presque personne. La représentation graphique de cette distribution donne donc une courbe en forme de cloche.

7 - LA LOI DE PARETO : "20 % des clients rapportent 80 % du chiffre d'affaires"L'économiste et sociologue italien Vilfredo Pareto (1848-1923) est notamment connu pour ces travaux sur l'inégalité de la répartition des revenus dans la société (20 % de la population concentrant 80 % des revenus).
Après lui, d'autres économistes ont vérifié que ce principe de répartition inéquitable était généralisable à de nombreux autres domaines. Ainsi que l'a exprimé Joseph Juran "dans tout groupe de choses contribuant à un effet commun, la majeure partie de l'effet est attribuable à un nombre relativement faible de ces choses". Autrement dit, il est fréquent (notamment en gestion) de constater que 20 % des éléments d'un tout représente 80 % de sa valeur. Ainsi, par exemple : 80 % du CA est réalisé par 20 % des clients, 80 % de la valeur du stock est constitué par 20 % des produits, etc.

8 - LE PARADOXE DE SOLOW : "On voit des ordinateurs partout, sauf dans les statistiques de productivité"
C'est en 1987, Robert Solow, Américain et prix Nobel d'économie, a énoncé son fameux paradoxe, selon lequel l'informatique serait partout, sauf dans les statistiques de productivité
En d'autres termes, le progrès technique apporté par les nouvelles technologies de l'information et de la communication n'aurait pas autant d'impact sur l'ensemble de l'économie que les précédentes révolutions industrielles qui ont dégagé d'importants gisements de productivité, eux-mêmes à l'origine de longs cycles de croissance (les fameux Kondratieff).

9 - LA  LOI DE METCALFE : "L'utilité d'un réseau est proportionnelle au carré du nombre de ceux qui l'utilisent"
Robert Metcalfe est l'un des inventeurs de la norme technique qui donna naissance au réseau internet. Son affirmation selon laquelle la valeur d'un réseau croissait de manière exponentielle en fonction du nombre de ses utilisateurs, a servi d'argument de poids à de nombreux sites commerciaux sur le web, dotés d'un peu de trafic pour séduire de nouveaux partenaires financiers.
Si les investisseurs potentiels, échaudés par l'éclatement de la bulle spéculative créée autour des valeurs des NTIC, sont désormais plus difficiles à convaincre du degré de pertinence de cette "loi", son utilisation peut-être étendue à de nombreux autres domaines... Ainsi, tout responsable de la communication confirmera que la capacité de nuisance d'un groupe de pression croît exponentiellement avec la taille de son réseau d'influence !

10 - LA LOI DE MOORE : "Le nombre de transistors par circuit de même taille double à prix constants tous les dix-huit mois"
Cofondateur de la société Intel, Gordon Moore avait affirmé, dès 1965, que le nombre de transistors par circuit de même taille allait doubler, à prix constants, tous les ans. Un de ses amis, le professeur Carver Mead de Cal Tech, a baptisé ce postulat "la loi de Moore". En 1975, Gordon Moore actualisa cette affirmation, en portant à dix-huit mois le rythme de ce doublement. Il en déduisit que la puissance des ordinateurs allait croître de manière exponentielle et ce pour des années.
Sa loi, fondée sur un constat empirique, a été vérifiée jusqu'à aujourd'hui
Concrètement, cela signifie qu'un ordinateur acheté aujourd'hui est cinq fois moins cher, dix fois moins lourd, cent fois plus puissant et beaucoup plus ergonomique que celui acheté quelques années auparavant... Mais les corollaires de cette loi sont que :
   - cet ordinateur est déjà obsolète le jour où on le sort de son emballage !
   - la puissance de cet ordinateur permet d'y ajouter un nombre croissant de fonctionnalités, qui multiplient les probabilités de "bugs".

11 - L'EFFET PYGMALION
L’existence du phénomène a été démontrée dès le début du xxe siècle par les expériences cliniques d’Albert Moll, puis par l’école béhavioriste américaine, avant d’être transposée à l’univers du management en 1969 par J. Sterling Livingston, dans un célébrissime article de la Harvard Business Review. Principe de base de l’effet Pygmalion : la performance d’une personne est avant tout le reflet des attentes de ses supérieurs. Cela vaut pour les élèves d’une classe : lorsqu’on fait croire au professeur qu’il enseigne à des « surdoués », ceux-ci se révèlent beaucoup plus confiants et donc plus performants que des élèves de même niveau encadrés par un professeur persuadé d’avoir affaire à des cancres. De même, des études menées sur des malades ont démontré un taux de guérison différent selon que leur médecin se montre confiant ou non dans l’issue de la maladie…
Entreprise et « effet Pygmalion inversé » : quand les attentes des managers sont faibles, les performances des subordonnées s’alignent.
Développer les talents, cela commence donc par éviter les projections négatives sur certains collaborateurs.

       

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