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ACTUALITÉS

CHUTE DU BAOBAB

"Aucune chose au monde ne fuit d'un pas plus léger que la vie" (proverbe espagnol).

>> Mercredi 06 août 2008

Message de Kitenge Yesu :

Sujet : histoire triste, mais authentique

Développement :
"
Il s'est fait servir à manger à 04H du matin.
Ensuite il a plongé ses trois garde-malades dans un sommeil de plomb.
Puis sans témoin mon papa s'est éclipsé à l'aube, mais mon Père vit toujours !
"
""

 

La mort de l'aigle
(José Maria de Hérédia )

Quand l'aigle a dépassé les neiges éternelles,
A ses larges poumons il veut chercher plus d'air
Et le soleil plus proche en un azur plus clair
Pour échauffer l'éclat de ses mornes prunelles.

Il s'enlève. Il aspire un torrent d'étincelles.
Toujours plus haut, enflant son vol tranquille et fier,
Il plane sur l'orage et monte vers l'éclair
Mais la foudre d'un coup a rompu ses deux ailes.

Avec un cri sinistre, il tournoie, emporté
Par la trombe, et, crispé, buvant d'un trait sublime
La flamme éparse, il plonge au fulgurant abîme.

Heureux qui pour la Gloire ou pour la Liberté,
Dans l'orgueil de la force et l'ivresse du rêve,
Meurt ainsi d'une mort éblouissante et brève !

۞۞۞

Eloge funèbre du Baobab de Ngie-sur-Sion 

kipazula KITENGIE KISANGASANGA EMILE XVème ÉPOQUE

Prononcé par le Sénateur Jacques Tshimbombo Mukuna, le lundi 11 août 2008
 

TEXTE INTÉGRAL


    

>> Une Semaine Politique Décisive ?

MISE EN LIGNE LE 13 NOVEMBRE 2005| «LE SOFT».
Alors que les opérations d'enrôlement viennent de prendre fin dans nombre de provinces et sont prolongées dans les deux seules provinces du Bandundu et de l'Équateur, que les ambassadeurs nommés il y a quelques mois s'apprêtent enfin à rejoindre leurs postes, qu''à l'Assemblée nationale, les séances d'interpellations des ministres viennent de se terminer, on s'attendait à Kinshasa à une semaine politique décisive.

Les tabloïds de la Capitale ont fait état d'un remaniement ministériel attendu et annoncé des départs à la tête d'importants ministères du Gouvernement de transition. Le MLC de Jean-Pierre Bemba Gombo était pressé de donner le coup de balai dans sa cour, tout comme le parti présidentiel PPRD.

L'autre grande composante du RCD-Goma semblait aussi avancer de nouveaux pions. Et en tout cas, les mises en place dans les services de sécurité étaient toujours attendues dans le cadre du partage équitable et équilibré, vertical et horizontal découlant de la logique de l'Accord global et inclusif de Sun City…

Il reste à savoir l'ampleur que pourrait prendre ce mouvement appelé à mettre en place des équipes de campagne. Le mois de décembre verra la lancée de l'ultime prolongation et, en réalité, le lancement officiel de la campagne électorale. Tout naturellement, pressés par la CÉI, la Commission Électorale Indépendante dont le président, l'abbé Apollinaire Malumalu affirmait le week-end au «Soft» que la classe politique n'avait plus aucun choix, qu'elle ne pouvait plus empêcher le train électoral de poursuivre sa course et de s'arrêter en gare, les états-majors politiques se mettaient en ordre de bataille…


UNE ENTRÉE EN CAMPAGNE DES «MAJORS».
Mais la semaine pourrait également donner lieu à des reformations de la scène politique avec… des annonces décisives. Ainsi, l'ex-mobutiste Kitenge Yezu semblait battre le rappel des troupes pour une plate-forme politique qui appellerait à sa tête l'ancien et triple Premier ministre de Mobutu, Léon Kengo wa Dondo.

Le journal «le Phare» (n°2715, daté 09 novembre 2005) a ainsi écrit: «De chuchotements en fuites, de conciliabules en indiscrétions, ce qui se voulait le secret le mieux gardé de Kinshasa ne l'est plus que pour le temps d'une officialisation qui ne saurait tarder. En tout cas, toute la ville haute parle de la nouvelle initiative du «fils politique» du maréchal Mobutu. Mais surprise, c'est en ce moment que Yezu Kitenge - c'est de lui qu'il s'agit - l'homme sensé symboliser les valeurs les plus positives du mobutisme se tait».

«Dans les couloirs de l'Assemblée nationale, celui qui est encore et toujours député RCD fuit les contacts et rase les murs. Pas un seul mot dans la presse écrite. Pas une seule déclaration sur les antennes des chaînes de radio ou de télévision. Des confrères et même des consoeurs ont été gentiment éconduits, sous le prétexte d'une grippe qui n'a rien d'aviaire. Connu pour son franc parler et son bagou, Yezu Kitenge fait désormais provision de mystères sur ses projets».

«N'empêche. Toute la ville haute est sens dessus dessous depuis que, récemment, des confrères apparemment bien informés ont parlé d'une nouvelle dynamique sur la scène politique congolaise et dont le chef de file serait Yezu Kitenge. Dans son mutisme, l'intéressé ne confirme pas, tout comme il ne dément pas non plus la mise en chantier de ce que les initiés appellent déjà Renaissance Plate-forme Electorale».

Mais d'autres rumeurs - persistantes - faisaient également état à Kinshasa d'une entrée en campagne de «majors» politiques, de véritables poids lourds.

«Le Soft International» enquêtait activement sur un probable séisme politique.

Ainsi, la semaine verrait la mise en place d'une gigantesque «équipe gagnante» avec du vrai gratin de la politique et de la haute finance, de vrais gabarits issus de tous les horizons. Une sorte de Grande Coalition r-dcongolaise.

L'enjeu serait, dans un premier temps la conquête des Kivu, Nord et Sud, mais aussi le Maniema et la province Orientale.

Le problème est que les composantes et entités classiques sont loin d'avoir dit leur dernier mot… Même s'il est vrai qu'en l'absence, à ce jour, d'un consensus au 1+4, à voir comment la gouvernance est piétinée et les déchirements vécus, les observateurs ne payaient pas cher le succès d'un projet sorti au sein du pouvoir en cours.


 


Edition n°
2715
du 09/11/2005

Plus mobutiste que lui n'existe pas…
Jusqu'où ira Yezu Kitenge ?

De chuchotements en fuites, de conciliabules en indiscrétions, ce qui se voulait le secret le mieux gardé de Kinshasa ne l'est plus que pour le temps d'une officialisation qui ne saurait tarder. En tout cas, toute la ville haute parle de la nouvelle initiative du " fils politique " du maréchal Mobutu. Mais surprise, c'est en ce moment que Yezu Kitenge - c'est de lui qu'il s'agit - l'homme sensé symboliser les valeurs les plus positives du mobutisme se tait.

Dans les couloirs de l'Assemblée nationale, celui qui est encore et toujours député RCD fuit les contacts et rase les murs. Pas un seul mot dans la presse écrite. Pas une seule déclaration sur les antennes des chaînes de radio ou de télévision. Des confrères et même des consoeurs ont été gentiment éconduits, sous le prétexte d'une grippe qui n'a rien d'aviaire. Connu pour son franc parler et son bagou, Yezu Kitenge fait désormais provision de mystères sur ses projets.

N'empêche. Toute la ville haute est sens dessus dessous depuis que, récemment, des confrères apparemment bien informés ont parlé d'une nouvelle dynamique sur la scène politique congolaise et dont le chef de file serait Yezu Kitenge. Dans son mutisme, l'intéressé ne confirme pas, tout comme il ne dément pas non plus la mise en chantier de ce que les initiés appellent déjà Renaissance Plate-forme Electorale.

Selon les mêmes sources, la plate-forme serait une alternative électorale. Au départ constituée de mobutistes, elle entend plutôt ratisser large, mobiliser au-delà et rassembler tous ceux qui ont des raisons légitimes de ne pas se retrouver dans le style de gestion actuel de la RDC.

Difficile d'en dire davantage, ni sur les personnalités qui vont constituer cette plate-forme, ni sur sa véritable date de sortie. Mais au moment où toute la scène politique est en effervescence, déclinant sous tous les tons, les appels aux concertations politiques et à un nouveau consensus, l'événement ne saurait trop tarder, au risque de bouleverser durablement l'échiquier politique. Le pari, dit-on, est d'une redoutable audace : face à des partis politiques sans aucune notoriété, le meilleur investissement électoral ne consisterait-il pas à regrouper des personnalités disposant d'une base solide, dotées d'une incontestable expertise et financièrement puissants ? On ne tardera pas à le savoir.

 

 


Edition n°2666
du31/08/
2005

Yezu Kitenge

"Louis Michel, c'est un bulldozer dans la poussière "

              Allié du RCD, Yezu Kitenge a vivement réagi aux propos du Commissaire européen Louis Michel se félicitant du déroulement de l'opération d'enrôlement et d'identification en RD Congo. Pour celui que les Kinois appellent affectueusement le " Tomatier ", les propos de Louis Michel sont inadmissibles. Surtout après le rapport fait par le Vice-Président Azarias Ruberwa sur le déroulement du processus dans l'est du pays et les menaces qui y subsistent.
            " C'est tout de même Ruberwa qui a la gestion du dossier ",  s'est insurgé Yezu Kitenge. Pour lui, entre celui qui est sur la route et celui qui ne fait que la survoler, le choix est clair. Il a comparé le commissaire européen à un bulldozer dans la poussière. " Il casse tout sur son passage ".
            Yezu Kitenge a en outre rappelé que c'était le même Louis Michel qui avait appuyé l'Accord partiel de l'Hôtel Cascades en Afrique du Sud. A l'époque, l'ancien ministre belge des Affaires Etrangères avait même prophétisé la disparition du RCD : " Ou il prend le train, ou il reste sur le quai ". Il a fallu que l'ASD soit mise en place et l'Accord global signé pour voir le même Louis Michel déclarer que c'était son œuvre.
            " La RDC est notre pays. Nous devons le défendre face aux prédateurs.
            Nous ne devons pas nous taire devant de telles monstruosités, en laissant un étranger appuyer à 101% un processus qui patine, de l'avis de tous les observateurs. La question que je me pose alors est de savoir pourquoi il fait tout cela et surtout pour qui,  a conclu Yezu Kitenge, promettant des révélations inédites dans les semaines à venir.


Le Potentiel

Edition 3425 du Samedi 14 Mai 2005

CINQ QUESTIONS

Cinq questions à Kitenge Yesu

Par Médard Muyaya

1. Aujourd'hui, tous les congolais sont dans la fièvre de la fin de la transition au 30 juin 2005. Quel est votre point de vue?

Sans délai, je souscris à cette démarche qui est tout à fait logique et incontournable. Vous vous souvenez qu'en août de l'année dernière, j'avais déjà avancé l'idée de leadership de sauvetage. J'avais fait allusion au sphinx de Limete. Donc pour moi ce n'est pas une surprise. C'est une confirmation. Les choses ne pouvaient qu'aboutir de cette façon. C'était déjà prévisible que les acteurs politiques n'ont pas fait montre d'une volonté politique manifeste de conduire le peuple aux élections. Ils ont passé leur temps à autre chose, oubliant ainsi les objectifs principaux du processus électoral. Cet accord a été négocié pour le peuple à qui on devait à tout moment rendre des comptes. Ce qui n'est pas le cas. A ceux qui s'accrochent au deuxième alinéa de l'article 196 qui consacre la prolongation de la transition à six mois renouvelable une fois, nous leur demandons qu'il importe d'établir un bilan de ce qu'on a fait pendant deux ans pour qu'on sache ce qu'on peut faire par al suite. La prolongation n'était pas automatique. Plus question de vouloir rouler notre peuple fatigué par la misère.

2. Chaque fois que vous intervenez dans la presse, vous ne cessez de clamer haut et fort que Etienne Tshisekedi n'est pas une pièce de rechange. Que voulez-vous dire exactement ?

Je voudrais dire tout simplement par là qu'il constitue une alternative et c'est très clair. Je ne mâche pas les mots. Je le dis clairement. Les congolais ne doivent pas s'agiter. Ils doivent garder leur calme. Ceux qui sont au pouvoir n'ont pas rempli correctement leur mission et ils le reconnaissent. Il faut trouver une autre alternative.

3. Les acteurs politiques de la transition s'accrochent à l'article 196 de la Constitution qui prévoit la durée de la transition à 24 mois avec possibilité de prolongation de six mois une fois renouvelable. Quelle est votre réaction ?

Vous savez que si on ne s'en tenait qu'aux articles, Kasa-Vubu, Lumumba, Mobutu et Laurent Désiré Kabila seraient toujours là. Il ne s'agit pas d'un problème d'articles. Le problème qui se pose concerne le vœu du peuple. Il faut écouter l'opinion afin d'éviter des situations fâcheuses et des événements malheureux. C'est tout ce que nous demandons et non autre chose. Il faut écouter l'opinion et j'insiste. Quand les événements se sont déroulés dans ce pays, il y avait des articles. Je ne voudrai pas m'accrocher aux articles. Je vois la réalité qu'il faut regarder en face. C'est ce qui importe et prime.

4.Louis Michel et Javier Solana sont passés en Rdc pour contredire Etienne Tshisekedi et encourager les animateurs de la transition qui doivent épuiser tout l'article 196. Qu'en dites-vous?

Louis Michel engage l'union européenne et ici nous engageons notre peuple et nous savons ce qu'il faut pour ce peuple. Mais je pense que quelque part il y a moyen de concilier les deux points de vue. Nous n'allons pas nous ériger en anti Louis Michel. Dans tout ce qu'il a dit, il y a à prendre et à laisser. Mais, je crois qu'il faut un atterrissage en douceur et c'est ce que tout le monde veut. Nous ne voudrons pas qu'il y ait des troubles le 30 juin 2005. Cela doit être compris par les dirigeants et par le peuple. Nous voulons que les choses se déroulent dans le calme et nous avons encore un peu de temps en vue de faire comprendre aux uns et aux autres qu'il faut écouter l'opinion et c'est mon insistance.

5. Allié au Rcd, vous êtes resté trop radical dans vos prises de position. Est-ce par stratégie ou par repositionnement que vous le faîtes ?

Je ne sais pas si je suis radical. Et même alors, je le serai par rapport à qui ? Dans le paysage politique congolais d'aujourd'hui, il n'y a pas d'opposant. Tous, nous avons adhéré à l'accord global et inclusif y compris le sphinx de Limete. Donc, il y en aura certainement à partir du 30 juin 2005 à minuit et là on verra en ce moment qui sera dans l'opposition et au pouvoir. Pour le moment, il n'y a pas d'opposition radicale. J'essaie de comprendre, d'interpréter et d'écouter l'opinion. Je ne suis pas radical et je ne le serai jamais. Je suis réaliste. Je vois et j'interprète ce que j'entends.



Edition n°2569  du 12/04/2005

YEZU KITENGE AU PHARE

"Etienne Tshisekedi n'est pas une pièce de rechange pour un moteur usé"

Comme à son accoutumée, Yezu Kitenge n'ouvre la bouche que pour frapper un grand coup. Le cas de la déclaration qu'il a faite lundi au Phare, pour réagir vivement mais surtout énergiquement aux propos du secrétaire général du RCD proposant l'entrée de Etienne Tshisekedi dans les institutions comme vice-président de la République pour le compte de l'opposition politique, en lieu et place d'Arthur Z'Ahidi Ngoma.

"Etienne Tshisekedi n'est pas une pièce de rechange pour un moteur usé", s'est indigné "Jésus". Selon lui, "C'est manquer de considération à Etienne Tshisekedi que de penser qu'en lieu et place d'un projet de changement pour le pays, il se contenterait seulement de servir de pièce de rechange pour un moteur à bout de souffle. C'est vraiment regrettable que ce soit au RCD qu'on développe une telle vision".


"Enfin, Tshisekedi défini clairement les contours du leadership de sauvetage.

FIN DE TRANSITION.

Un coup de pied dans la termitière


Étienne Tshisekedi, de retour, le Sphinx de Limeté fait fort.
PHOTO LES ARCHIVES DU SOFT.

Tshisekedi : «La parenthèse AFDL se referme le 30 juin 2005 à minuit»

MISE EN LIGNE LE 4 AVRIL 2005 | LE SOFT INTERNATIONAL.
KINSHASA, 4 AVRIL 2005.
«Tshisekedi trace la ligne rouge» (Le Phare), «En s'accrochant à la date du 30 juin 2005, Étienne Tshisekedi place la barre très haut» (Le Potentiel), «Étienne Tshisekedi promet le changement après le 30 juin 2005» (Le Palmarès), «Étienne Tshisekedi réaffirme la fin de la transition pour le 30 juin 2005 à minuit» (La Référence Plus). Les tabloïds de Kinshasa couvrent très largement les déclarations faites le week-end par Étienne Tshisekedi - «la parenthèse ouverte le 17 mai 1997 se referme donc le 30 juin 2005 à minuit et l'ordre politique instauré au pays par la CNS reprend son cours normal à cette date» -, malgré des «unes» se disputant avec les suites du décès du pape Jean-Paul II, mort samedi 2 avril au Vatican.

En «se voulant intransigeant sur la date du 30 juin 2005», il s'agit, «ni plus ni moins que d'une montée des enchères pour le Sphinx de Limeté dans la perspective de futures négociations politiques», écrit «le Potentiel(*),depuis peu très proche des Kabilistes, alors que les trois journaux se bornent à rendre compte de ces déclarations généralement traitées comme représentant la position du seul parti d'Étienne Tshisekedi.

Le journal poursuit:
«Va-t-on, le 30 juin 2005, vivre une action politique populaire en R-dCongo à l'image de ce qui s'est passé en Ukraine ou au Kirghistan? Comparaison n'est pas raison, dit-on. Tout le monde a horreur du vide. Et l'UDPS n'a pas encore démontré, de manière concrète, comment va s'opérer le passage vers le nouvel ordre politique incarné par le schéma de la CNS. Nombreux sont ceux qui atteindaient qu'au cours de cette rencontre, le président national de l'UDPS dévoile mes grandes lignes du «leadership de sauvetage » pour mobiliser les énergies nécessaires».

Selon un communiqué signé à Bruxelles le 3 avril 2005 par l'un de ses porte-parole, Dr François Tshipamba Mpuila (tél. 016/25.97.81, GSM 0485/270.866, E-mail tshidibi.tshipamba @chello.be; tshipamba.mpuila@chello.be), Étienne Tshisekedi wa Mulumba a «démonétisé» les «fossoyeurs» de la Transition. «Le 30 juin 2005 sera la fin de la transition actuelle, c'est-à-dire, la fermeture définitive de la triste et malheureuse parenthèse AFDL et la poursuite du Processus Démocratique et de l'Ordre Institutionnel initiés par la CNS», la Conférence nationale souveraine qui avait élu Étienne Tshisekedi wa Mulumba Premier ministre de transition.

Lors de la fuite de Mobutu à Gbado-lité, le 16 mai 1997, la formule offerte alors par le porte-parole du Gouvernement, le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba, lors d'une déclaration solennelle devant toutes les télévisions du monde, était la remise en force du régime de la CNS, en rappelant à la tête de l'État le duo Mgr Laurent Monsengwo Pasinya-Étienne Tshisekedi, mais les événements s'étaient précipités avec l'assassinat dans la nuit du 16 au 17 mai, du ministre de la Défense et chef d'État-major général de l'armée, le général Mahele Lieko, suivi de l'entrée dans la Capitale des troupes de l'AFDL de Laurent-Désiré Kabila.

Selon le porte-parole de l'Union pour la Démocratie et le Progrès social, Dr. François Tshipamba Mpuila, «le président national de l'UDPS a, lors de l'installation à Kinshasa, du Comité National, annoncé ce que tout le monde sait déjà: le 30 juin 2005, la triste et malheureuse parenthèse ouverte par l'AFDL dans le Processus Démocratique initié par notre Peuple depuis la CNS devra être fermée et l'Ordre Institutionnel de la CNS se poursuivra en RDC».

La réunion de l'UDPS a eu lieu sous haute tension samedi 2 avril à l'Université Bel Campus, quartier de Limété,.

«Il n'y aura donc pas une seconde de prolongation de ladite parenthèse, poursuit Mpuila. Les «fossoyeurs» de la transition ont eu vingt-quatre mois pour fermer cette parenthèse conformément à l'Accord global et inclusif et aux Résolutions du DIC. Le contenu de l'alinéa 1 de l'article 196 de la Constitution en vigueur est clair et distinct sur ce point. La 1ère phrase de cet alinéa est une phrase affirmative et incisive: «La durée de la transition est de vingt-quatre mois».

«Concrètement, à partir du 30 juin 2005 à minuit:
- La démission de tous les fossoyeurs de la transition et la fin du fonctionnement des Institutions issues du DIC. Fermeture des Bureaux de travail de tous les fossoyeurs de la transition par le Peuple;
- Que les sifflets et les cloches des Églises marquant la fin de l'esclavage retentissent sur toute l'étendue de la République;
- Un seul Mot d'ordre: Que personne ne reste au balcon comme un spectateur;
- Le 1er juillet 2005: Marche Glorieuse et Chants de Victoire sur toute l'étendue de la de la République: toutes les Forces du Progrès».

«Tout opportuniste, tout aventurier et toute brebis galleuse qui osera s'y opposer devra être considéré comme ennemi de la Patrie et du Peuple et traité immédiatement tel. C'est ainsi que les autres peuples, à travers le monde et l'histoire, se sont libérés de chaînes de l'esclavage, de la souffrance et de la misère et de dictatures encore plus féroces que ce que nous connaissons. Ensemble, conscients, unis, et déterminés, nous sommes plus puissants qu'une bombe atomique. Débarrassons-nous de notre pire ennemi, qui est la peur».

Ci-après, extraits du discours d'Étienne Tshisekedi en rapport avec la date du 30 juin 2005.

«Que va-t-il se passer après le 30 juin 2005?»

«Faisons un bref recul dans l'histoire récente de notre pays».

«Le 24 avril 1990 à N'Sele, le Président Mobutu prononça un discours célèbre dont nous retenons deux choses essentielles».

«La première est qu'il déclara prendre congé du Mouvement Populaire de la Révolution. Autrement dit, il démissionna de la tête de ce mouvement. Or, la Constitution de la IIème République prévoyait que Monsieur Mobutu était élu non pas comme Président de la République, mais comme Président du Mouvement populaire de la Révolution. Ce n'était donc que par ricochet qu'il était Président de la République».

«En prenant congé du Mouvement populaire de la Révolution, Monsieur Mobutu perdait, par le fait même, sa qualité de Président de la République. Il mettait ainsi fin à 25 années de dictature pour laisser place à un État démocratique».

«La deuxième chose qu'il fit fut de proclamer le multipartisme politique au Congo».

«Le peuple congolais, depuis ce jour, avait entamé une transition qui devait le mener vers l'organisation des élections libres, transparentes et démocratiques avant d'entamer ce que nous appelons la IIIème République».

«À cette fin, la Conférence Nationale Souveraine, réunissant plus de 2.800 délégués de toutes les couches de la Nation, fut organisée pour donner au pays un ordre politique démocratique, basé sur une législation ad hoc dans tous les domaines de la vie nationale».

«Quand donc l'AFDL avec M. Kabila en tête intervint dans notre pays le 17 mai 1997, il a trouvé sur place cet ordre politique, légitime et accepté non seulement par l'ensemble du peuple souverain, mais aussi par la Communauté internationale qui nous a d'ailleurs assistés pour mener à bon terme le processus ainsi engagé».

«Le régime répressif qui a été imposé après cette intervention ne peut être considéré que comme un coup d'État contre cet ordre établi».

«Tout le monde sait ce que ce nouveau régime a donné: une guerre meurtrière de plus de cinq ans qui, répétons-le, d'après toutes les statistiques, a causé la mort de plus de 3 millions de nos Concitoyens sans défense. Cette date du 17 mai doit être considérée en fait comme une parenthèse qui s'ouvre dans la pénible histoire de notre pays».

« Avec le concours de la Communauté internationale, il y a eu toutes les négociations de Lusaka qui ont abouti au Dialogue inter-congolais en Afrique du Sud, lequel a débouché sur l'Accord global inclusif et la Constitution de la transition. Ce qui a prévalu tout au long du Dialogue inter-congolais c'était d'aboutir au cessez-le-feu, à la réconciliation nationale et à la réalisation des conditions du retour du pays à la paix et à l'unité nationale».

«Tout s'est passé comme s'il fallait que l'AFDL et ses partenaires remettent le Congo dans l'état où ils l'avaient trouvé le 17 mai 1997, c'est-à-dire, dans la paix et l'unité nationale».

«La parenthèse ouverte le 17 mai 1997 se referme donc le 30 juin 2005 à minuit et l'ordre politique instauré au pays par la CNS reprend son cours normal à cette date».

(*)Lire également le Potentiel


 

ARROSEUR ARROSÉ ?

LE SOFT INTERNATIONAL N°813 DATÉ 16 MARS 2005.

Dirigeants au haut niveau de l'Ouganda, de la R-dCongo et du Rwanda.
PHOTOMONTAGE LES ARCHIVES DU SOFT.

Paul Kagame, le président rwandais, a accordé une interview à l'hebdomadaire parisien «Jeune Afrique l'Intelligent», daté 20 février. Sous le titre «Pourquoi la France nous hait». Il y dit notamment:

"Ceux, parmi les dirigeants politiques congolais, qui, par le passé, ont eu des liens avec nous et que nous avons aidés font aujourd'hui assaut d'antirwandisme primaire. Certains d'entre eux, que la rue kinoise accusait hier d'être rwandais ou d'ascendance rwandaise, se veulent aujourd'hui plus congolais que les Congolais eux-mêmes. C'est de la démagogie, du populisme et du nationalisme de bazar. Hélas, l'irresponsabilité est, en termes électoraux, parfois payante à court terme... ".


Congo

Karel De Gucht persiste et signe dans ses critiques
(Belga)

Mis en ligne le 21/02/2005
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LE MINISTRE BELGE des Affaires étrangères, Karel De Gucht, a réitéré sa proposition de gouvernement «de large union nationale» en République démocratique du Congo (RDC) après les élections prévues en principe cette année. «Je pense que ce sera important d'avoir un processus inclusif» (associant les principales forces politiques congolaises), a-t-il affirmé samedi soir à l'issue d'une visite de trois jours. Le ministre n'a toutefois pas changé d'avis au sujet de la classe politique congolaise. Dans ce pays d'Afrique centrale, il y peu d'hommes politiques à la hauteur de la tâche qui les attend. «Plus je voyage, plus j'en suis convaincu», a-t-il dit dimanche à l'émission De Zevende Dag de la VRT.
La Libre Belgique.


Le Soir  en ligne

13.12.2004

Louis Michel salue Karel De Gucht

L'ancien ministre belge des Affaires étrangères, Louis Michel, a salué lundi la politique volontariste de son successeur, Karel De Gucht, dans la région des Grands Lacs. Interrogé sur les déclarations controversées de ce dernier au sujet des dirigeants congolais, M. Michel a dit avoir une confiance totale dans la politique de M. De Gucht.
En octobre dernier, M. De Gucht avait suscité une polémique en affirmant que peu de responsables politiques congolais lui avaient laissé une impression convaincante. Le ministre a maintenu par la suite que ses propos, accueillis fraîchement à Kinshasa, avaient provoqué un électrochoc bienvenu dans la classe dirigeante.
M. Michel, aujourd'hui commissaire européen à l'aide humanitaire, entend pour sa part continuer de placer l'Afrique, et la région des Grands lacs en particulier, en bonne place dans son agenda. Il se rendra à partir de mercredi en République démocratique du Congo (RDC), au Rwanda, au Burundi et en Ouganda afin de tenter de rapprocher les acteurs politiques dans le cadre du processus de transition.
Louis Michel a insisté lourdement lundi sur le nécessaire désarmement des milices hutues radicales interhamwe et ex-FAR, qui empoisonnent les relations entre Kigali et Kinshasa depuis plus de cinq ans. Le commissaire a par ailleurs annoncé l'octroi d'une aide de 38 millions d'euros aux régions les plus vulnérables de la RDC, affectées par les récents troubles à l'est.
L'aide doit améliorer l'accès aux soins de santé et apporter un soutien aux quelque 3 millions de personnes déplacées. La Commission a alloué 180 millions d'euros au Congo au cours des cinq dernières années, selon un communiqué.


Le Potentiel du 4 décembre 2004 : Il y a eu un accord entre Kagamé et Kabila ?

* Réactions après l'invasion rwandaise  

 Alors que les rumeurs, les nouvelles et les démentis se succèdent au sujet d'une opération militaire rwandaise dans l'Est de la République démocratique du Congo, à Kinshasa, une nouvelle interprétation des événements commence à circuler et plusieurs sources, dont l'agence catholique Misna, l'ont référée ces deux derniers jours. Cette version est, et restera certes, difficilement vérifiable, mais elle est digne de mériter une réflexion.

Vérité ou affabulation, le fait est là. Plausible. La réalité est que la communauté internationale regarde de plus en plus près ce qui se passe dans l'Est de la Rdc et la population congolaise, de plus en plus préoccupée, s'interroge sur ce fait non divers, que personne ne confirme et personne ne dément : la menace rwandaise en Rdc.

En effet, la fameuse intervention militaire rwandaise serait peut-être le fruit d'un accord entre le président rwandais Paul Kagame et son homologue congolais Joseph Kabila, rapporte Misna. Vous vous en doutez, poursuit la source, "La froideur avec laquelle le gouvernement traite les nouvelles provenant du Nord-Kivu (province Orientale jouxtant le Rwanda) est quelque peu suspecte. On dirait que les faits concernent un autre pays ".

Au regard de l'évolution rapide de la situation, la thèse de l'accord entre Kigali et Kinshasa semble confortée par les révélations faites hier par les agences de presse Reuters et Afp, qui ont obtenu le texte d'une lettre écrite le 25 novembre dernier par le président rwandais Paul Kagame au président Nigérian Olusegun Obasanjo.

La substance du contenu est claire et nette. Kagame y informait son homologue de sa volonté d'effectuer une opération militaire de 14 jours dans l'Est du Congo pour éliminer les camps de base et d'entraînement des mouvements rebelles créés par les ex-génocidaires rwandais de 1994, ayant fui en territoire voisin.

Dans sa lettre, Kagame rassure Obasanjo qu'aucun objectif militaire congolais ne sera touché et que ses hommes termineraient leur campagne dans le délai prévu de deux semaines. Nous sommes le 25 novembre 2004.

Faudra-t-il encore rappeler que les 26 et 27 novembre, les présidents rwandais, congolais et nigérian se sont rencontrés à Ouagadougou (Burkina Faso) à l'occasion du Sommet de la Francophonie, où ils se sont vus en privé. "La suspicion d'un accord officieux entre les parties est renforcée par le fait que les deux semaines dont parle Kagame correspondent au délai indiqué par Kabila pour déployer 10.000 hommes au Kivu", reprend la source diplomatique. "D'aucuns pensent que les vieux liens d'amitié entre les deux présidents et un intérêt commun à déstabiliser la zone puissent être un motif suffisant", explique un fonctionnaire onusien.


Belgique-RD Congo

L'image de Kabila à l'étranger pourrait connaître des « jours difficiles » après les déclarations de Floribert Chebeya 

La RTBF a diffusé dans son  journal télévisé de 13 heures, lundi 11 avril,  les extraits d'une interview du  président de l'ONG « La Voix de Sans Voix », Floribert Chebeya, qui  a fait savoir aux Belges mais aussi au reste du monde que les droits et libertés ne se portent pas mieux sous le régime de Joseph Kabila. Un  fait sans précédent. Jusqu'ici ce genre d'informations était plutôt occulté.

« Les choses bougent entre Kinshasa et Bruxelles ». C'est le commentaire fait par un confrère belge. Les téléspectateurs belges et des nombreux Congolais tant de la diaspora que ceux restés au pays ont suivi, lundi 11 avril, le journal télévisé de la RTBF de 13 heures au cours duquel des extraits d'une interview du dirigeant de l'ONG « La Voix des Sans Voix » (VSV), Floribert Chebeya, ont été diffusés. L'émission était relayée par la chaîne internationale franco-belgo-suisse « TV5 ». Une première. La terre a pu apprendre que les droits et libertés ne se portent pas mieux au Congo-Kinshasa  sous le régime de Joseph Kabila. La situation n'était pas différente sous Mobutu Sese Seko et Kabila père. Chebeya n'a pas manqué de relever l' « échec » au plan social et économique du gouvernement de transition en place depuis le 30 juin 2003. Selon lui, la population serait à l'affût de la première occasion « pour sanctionner » les gouvernants actuels. Il a prédit des manifestations de colère en cas de report des élections. « Il faut craindre que le pouvoir oppose une « répression barbare » à ces manifestations », devait-il souligner. En dépit de leur intérêt, les propos du leader du « VSV » n'ont rien d'événementiel dans le cas qui nous occupe. Plusieurs observateurs et voyageurs en provenance de Kinshasa ou des provinces rapportent tous des faits analogues. Cela va des cas de tortures imputées à des agents de l'Agence nationale de renseignements (ANR) à Lubumbashi ou à Kinshasa à des interventions musclées des éléments de la garde présidentielle (GSSP) dans des « règlements de comptes » entre des opérateurs miniers au Katanga. Sans oublier des cas d'arrestations arbitraires commanditées par des « parents » du chef de l'Etat ou plutôt ceux de son prédécesseur de père. L'événement réside au fait qu'un média public belge ait accepté de relayer une prise de position qui présente le président Joseph Kabila sous une facette moins engageante. C'est un fait nouveau ! Comment est-on arrivé là ? On peut gager que le changement intervenu en juillet dernier à la tête de la diplomatie belge y est pour beaucoup. Sans omettre les incidents successifs qui ont opposés les acteurs diplomatiques des deux pays ainsi que les informations reçues en Belgique sur la mauvaise gestion qui caractérise les pouvoirs publics congolais. En tous cas la politique africaine inaugurée par le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, tranche avec l'attitude protectrice voire « maternaliste » que certains milieux politiques et médiatiques du royaume semblaient développer à l'égards de Kabila fils.

Le parler vrai

Dès son accession au pouvoir le 26 janvier 2001, Kabila a bénéficié en Occident d'un état de grâce à  la limite de la complaisance. L'homme et son entourage savaient jouer au chat et à la souris avec la communauté internationale en matière des droits de l'homme. A titre illustratif, le 30 juin 2001, le Premier ministre Guy Verhofstadt se rend à Kinshasa. C'est ce même jour que Kabila choisit d' inaugurer les travaux de la « Conférence sur les droits de l'homme » à l'issue desquels une charte est adoptée. Le nouveau président se donne bonne conscience en ratifiant plusieurs traités sur les droits humains. Sur le terrain, les agents dits de sécurité continuent à se comporter en hors-la-loi, dans l'indifférence générale. Selon nos informations, un journaliste de la radio publique flamande a laissé entendre un jour « off de record » que leur rédaction avait reçu l'instruction verbale de ne pas « trop accabler » le nouveau président de peur d'aggraver la déstabilisation politique au Congo. Notons que les conseils d'administrations des médias publics belges sont dosés à l'image des partis formant la coalition au pouvoir fédéral. « Botika Mwana !». C'est le titre d'un commentaire, sous forme de plaidoirie, paru dans le quotidien bruxellois « Le Soir » du 5 février 2001. Cette publication a la réputation légendaire de s'aligner sur la politique tracée par la majorité au pouvoir. L'auteur, en l'occurrence notre consoeur Colette Braeckman, implorait la classe politique congolaise « de laisser l'enfant travailler ». Il faut dire que « Joseph » est arrivé aux affaires deux années après le retour des libéraux au pouvoir en Belgique. La diplomatie était tenue par le flamboyant Louis Michel. Qu'on le veuille ou pas, en dépit de sa taille, l'ex-puissance coloniale est considérée encore et toujours comme un expert apprécié en matière congolaise. Et le Congo est considéré, à tort ou à raison, comme un pays appartenant à la zone d'influence à prédominance belge. Durant trois ans, le ministre Michel n'a eu que des éloges à l'endroit du jeune président congolais. « Il a une grande capacité d'écoute et d'analyse », disait-il à l'issu de premier contact. En juin 2004,  un libéral flamand qui prend la direction de la diplomatie. Son nom : Karel De Gucht. Un homme réputé friand du parler vrai. Un diplomate atypique. Dès ce moment, la politique africaine de la Belgique, empreinte de bonhomie et de paternalisme, a cédé la place à une diplomatie « sans états d'âmes ».

Des mendiants arrogants

Lors de son premier voyage à Kinshasa, en octobre 2004, De Gucht annonce les couleurs en prenant le contre-pied de son prédécesseur : « J'ai rencontré au Congo des responsables politiques qui m'ont laissé une impression peu convaincante ». C'est l'incident. N'empêche. Rentré à Bruxelles, le ministre enfonce le clou : « Le grand problème en Afrique, et certainement au Congo, c'est la bonne gouvernance. Ceux qui font correctement leur job ne doivent pas se sentir visés. Je ne m'en prends pas personnellement à Joseph Kabila mais plutôt d'une manière générale à tous ceux qui se montrent incapables de diriger le pays ». En novembre, Joseph Kabila refuse, à Dar es Salaam, de recevoir l'outrecuidant ministre. « C'est totalement inacceptable », tonne l'intéressé qui ne comprend pas que le dirigeant d'un pays entretenu par la Belgique affiche une telle arrogance. Un lecteur du « Soir » a même qualifié les dirigeants congolais de « mendiants arrogants ». Kinshasa se ravise. En février, De Gucht est invité au Congo par Kabila en personne. Nouvel incident. En cause, la publication par le service de presse du ministère belge des Affaires étrangères mettant en exergue les origines étrangères de Kabila et du vice-président Azarias Ruberwa. Suite à cette affaire, « Joseph » commet trois erreurs. Primo : il fait attendre De Gucht durant toute la journée avant de le recevoir dans la soirée. Un affront qui serait loin d'être digéré au 15, rue des Petits Carmes. Secundo : les journalistes qui accompagnaient le ministre n'ont pas été admis dans la résidence présidentielle. « Ici, c'est une résidence privée », répondra Kabila à De Gucht qui lui faisait part du mécontentement des journalistes. Enfin : Kabila reçoit la journaliste Colette Braeckman du « Soir » à qui il accorde une interview exclusive parue le lendemain.  A noter que les principaux quotidiens flamands ont publié des larges extraits de la conférence de presse animée le 7 avril par Floribert Chebeya. Une conférence au cours de laquelle Kabila junior a été présenté en prédateur des droits humains au même titre que Mobutu et LD Kabila. Une comparaison infamante pour un homme dont la virginité politique était perçue comme un gage du renouveau. On apprend que les associations congolaises entendent se plaindre auprès de la Commission des droits de l'homme de l'ONU à Genève. Depuis belle lurette cette Commission n'a plus désigné de rapporteur spécial des droits de l'homme au Congo. Et ce, à la suite d'une demande des autorités de Kinshasa.


 

A chacun sa démocratie

Blaise Sary

mardi, 8/2/05

Celle des Européens est un luxe pour les Africains. Ils doivent inventer la leur. Ainsi disait, plus ou moins, Chirac Jacques. Depuis la fameuse conférence de La Baule, il s'est passé en Afrique des inventions ingénieuses des démocraties. Des Présidents élus, puis destitués par des coups de forces ; des Président chassés, puis remis au pouvoir par des urines ; des Présidents qui ne sont jamais partis, mais réélus depuis qu'ils sont au pouvoir ; des Présidents arrivés au pouvoir par la force, puis assassinés, des Présidents nommés pour succéder à leurs pères, morts ou assassinés, etc. Il y a en plus, des Présidents qui attendent d'être remplacés aussi par leurs fils.

Echec des transitions vers la démocratie ? Laquelle ? Non. L'Afrique invente. Mais elle emprunte dans ces inventions des styles made in Europe. Des constitutions qui se modifient à gogo. Des régimes taillés à la mesure de ceux qui règnent pour leur permettre de disposer des pouvoirs larges. Des militaires qui se cachent sous les costumes made Yves Saint Laurent. Etc.

Le Togo du défunt Eyadema vient d'emboîter le pas. Exit le président du parlement. Vive le fils du Président, Faure Gnassingbé, nouveau président du parlement, désigné durant quelques heures, puis investi successeur du défunt.

A la cérémonie d'investiture il y avait : la Libye, le Ghana, le Congo Kinshasa et une partie de la Côte D'Ivoire. On est tous dans le même sac. Et alors? Pourquoi ne pas grossir les rangs pour ne pas être trop seul ? Les autres pays attendent la réunion de l'UA de ce mercredi. Mais cette réunion ne ramènera pas les militaires togolais à la raison. Ils ont pris le pouvoir pour permettre au fils de Eyadema d'achever le mandat de son père jusqu'en 2008.

La France et les autres pays occidentaux ont tout juste formulé les vœux de voir les choses se passer conformément à la Constitution. Et les militaires togolais ont eu le temps de faire réviser cette Constitution, avec l'aide des députés.

La position de Chirac est affaiblie. Il a déjà perdu quelques militaires dans son opération en Côte d'Ivoire. Il ne peut pas se mouiller deux fois. La prudence impose le devoir de retenue dans ces conditions.

Et que deviendra demain ? Embargo ? Ceci n'a aucune importance. Car, le pays était déjà sous la punition de l'Union européenne. L'aide était coupée parce que la bonne gouvernance n'y est pas respectée.

Le fils de Eyadema va gérer la routine. Isolesé ou pas, il demeure.

Ce qu'il faut craindre c'est la contamination. Le Congo avait donné le ton. Et voilà que le Togo a suivi le style de cette désignation des fils à papa à la tête du pays. Mais retenons qu'au Congo, il n'y avait même pas un texte de constitution pour s'y référer. Le choix a été justifié. Mais au Togo, on a perfectionné le style. On efface quelques passages et on introduit des corrections pour légitimer la militarisation du pouvoir


Au revoir Léopold II. Merci de votre visite

S'il faut restituer ces diverses mémoires, il faut alors ériger plusieurs stèles, notamment celles de Lumumba, de Kasa Vubu, de Mobutu, etc. Pour le moment les pratiques veulent que le régime au pouvoir en détermine le choix. Les images de Mobutu ont été très vite effacées des lieux publics. Seul Kabila L. D. est débout dans tous les coins des rues et avenues où trônent ses photos « grand format » ainsi que peintures.
 Il semble donc inconcevable qu'au moment où le régime a besoin de s'affirmer comme « kabiliste », qu'il y ait une autre figure de proue qui va refaire surface. Les stèles ont une âme, une mémoire. Elles véhiculent un symbole.

Eriger le buste de Léopold II, haut de plusieurs mètres et pesant trois tonnes d’acier est un geste suicidaire du pouvoir en place. Les Kinois rêvent de revivre le passé qui leur est conté. Ils savent, certes, que Léopold II était le Roi coupeur des mains. Ils savent qu’il était sans pardon pour tous ceux qui ne rapportaient pas le caoutchouc.
Mais ils savent aussi, à travers les lectures que Léopold II était aussi le bâtisseur des empires. Il a fondé des écoles, des hôpitaux, des routes, des chemins de fer, des usines, des villes, etc. La Belgique a suivi sa route, elle a continué son oeuvre.
Ils savent aussi que l’après indépendance n’est pas rose. Les routes sont détruites, les hôpitaux n’existent plus, les usines sont devenues des sièges des églises « pentecôtistes ». Ils savent que les chemins de fer sont avalés par les brousses. Ils savent que les villes sont de dépotoirs publics. Ils savent que Léopold II a crée l’emploi, et que ses successeurs noirs, des « débâtisseurs » des empires, eux aussi, ont tout détruit. Là où Léopold II a mis les sources d’eau potable avec le Fond du bien-être indigène, il n’en existe plus. Les maladies tropicales sont revenues partout!
Dans ces conditions, selon le pouvoir en place, ériger les stèles des héros historiques, c’est donc réveiller les chats qui dorment. C’est susciter les regards des « jeunes congolais » sur le passé heureux qu’ils cherchent à revivre. C'est construire un miroir du passé, dans lequel les Congolais peuvent se regarder et regretter !
Pour éviter des démons, le pouvoir a donc ordonné la levée immédiate de la stèle du Roi bâtisseur, pour que les autres Rois ne reviennent pas troubler les nuits des Congolais,déjà marquées par des cauchemars.
Muzungu a fait donc une gaffe. Quelle mouche l’a piqué ? Il sans doute la nostalgie. Mais une nostalgie non partagée par tous. Au revoir Léopold II. A bientôt peut-être.
 

Blaise Sary Ngoy


Le Softonline.net 

 Les rangs des opposants s'est grossi, le pays pénètre dans l'incontrôlable zone

 

 

MISE EN LIGNE LE 13 JANVIER 2005 | LE SOFT N°809 | DATÉ LUNDI 17 JANVIER 2005.
On savait, dans la Capitale, l'heure de vérité proche, l'affrontement imminent. Toutes les conditions avaient été réunies: l'absence de volonté de conduire le pays aux élections à la date dite - en dépit d'affirmations entendues, nul n'était pas au courant de ce que tout le monde savait, à savoir, que le report des élections avait été décidé par le Gouvernement et par… la Communauté internationale - les ambassades à Kinshasa n'en faisaient plus mystère - et il ne restait plus qu'à ce que quelqu'un prenne le courage et l'annonce officiellement. C'est l'abbé Appolinaire Malu-Malu, président de la CÉI, la Commission électorale indépendante, qui se sera risqué de porter le chapeau en se déconsidérant...
Des ministres parmi les plus fougueux - Joseph Olenghankoy des FONUS et Eugène Diomi Ndongala Nzomambu de la Démocratie Chrétienne - venaient d'être limogés par le chef de l'État alors que le statut d'un autre, non moins fougueux, José Endundo Bononge du MLC, révoqué de facto par le président de la République lors de la dernière publication, le 3 janvier, du nouveau Cabinet, était à la base d'un bras de fer entre le président de la République et l'un des quatre Vice-présidents de la République, Jean-Pierre Bemba, et dont nul ne savait, pour l'heure, qui allait l'emporter sur l'autre
Déjà, l'UDPS et Étienne Tshisekedi wa Mulumba, tenus hors de la transition, de même qu'Antoine Gizenga, avaient annoncé les couleurs: pour eux, il ne sera guère question de prolongation de la transition. Au 30 juin 2005, les institutions actuelles, qui auront échoué à réaliser le but de la transition, à savoir, conduire le pays aux élections, devront quitter la scène et, pour l'UDPS, céder la place à Étienne Tshisekedi.
Tout ce beau monde ne pouvait que se retrouver et formaliser une alliance sinon stratégique, du moins tactique: démontrer l'incurie des institutions actuelles par une manifestation monstre, type insurrection et émeutes dans la Capitale... Ce qui fut fait.
Il faut ajouter les actes de corruption perpétrés par des ministres et P-dg - et, certainement, par l'ensemble de membres des institutions de la transition - qui disqualifiaient encore plus le régime...
Il aura été jusqu'à faire jouer un curieux rôle au président de l'Assemblée nationale de transition, Olivier Kamitatu Etsu. Celui qui aura conduit jusqu'aux fonts baptismaux la Commission Bakandeja à la base de la série de révocations - dont celle de José Endundo Bononge - se sera donc dédit spectaculairement en choisissant - en avait-il le choix, sinon celui de quitter les rangs de son Mouvement, le MLC? - les thèses de ce MLC, qui précisément s'oppose à la Commission.
Ce faisant, que reste-t-il de la Commission Bakandeja? That's DRC...
Dans ces conditions, les déclarations de l'abbé Malu-Malu - that's DRC... -, qui aura brillé par un manque de tac politique, ne pouvaient que mettre le feu aux poudres.
Car, si tout le monde savait ce que tout le monde savait, n'était-il pas souhaitable d'attendre d'engager un débat politique, dans les règles, en bonne et due forme, c'est-à-dire, au Parlement (les deux chambres réunies), préparer ainsi l'opinion publique, par des arguments motivés, plutôt que de se saisir en solo du micro d'un média étranger – la fameuse Rfi, toujours ce complexe infantile face à l'étranger et à son média d'importation?
Au total, les émeutes et insurrections de lundi 10 jenvier auront fait entre 4 et 19 morts, selon les sources et plusieurs dizaines d'arrestations. En même temps que la paroisse catholique Saint Boniface a été saccagée et un siège local du parti présidentiel, le PPRD, a été incendié...
Et le régime (ainsi que sa formule 1+4) en sort encore plus affaibli.
Tout le monde en convient: l'heure de vérité a sonné. Avec la montée en puissance dans les rangs des opposants, le pays pénètre dans l'incontrôlable zone: celle où tout est permis. Tout...
Pourquoi l'expérience des pays de l'est - dont celle toute récente de l'Ukraine - et, même, de Côte d'Ivoire de Laurent Gbagbo, n'inspirerait-elle pas les R-dCongolais? Sauf si la barre est tenue - comment le serait-elle face à tant de démons? -, désormais, à Kinshasa, tout - tout - est envisageable.


T. MATOTU.lesoftonline.net 13/01/2005


Kabila chez Kadhafi ce mardi 28 décembre 2004. La diplomatie de "moi aussi je t'aime"

Blaise Sary Ngoy

S'il y a un dirigeant africain dont le comportement reste incertain, c'est bien M. Kadhafi. Au pouvoir depuis 1969, il défie les pronostics des observateurs qui prédisaient sa fin, depuis qu'il était dans le collimateur des Etats-Unis. Soupçonné de prêter main forte aux terroristes, il est resté isolé de la Communauté internationale plus de 15 ans, suffoquant mais sans faire des grimasses, toujours certains de sa victoire militaire sur le mal qu'est, selon lui, l'Occident.Aujourd'hui, il est devenu fréquentable. Jacques Chirac, Silvio Berlusconi et Tony Blair lui ont rendu visite. Et ensuite ce fut le tour du premier ministre canadien Paul Martin.Durant cette période de l'isolement, sa politique extérieure a été essentiellement et nécessairement orientée vers l'affermissement des liens avec le monde arabe et le monde africain. Mais cette politique vis-à-vis de l'Afrique noire, reste marquée par des traits que l'on ne peut pas qualifier avec exactitude. Tantôt, qualifié d'aumônier par certains, il a aussi été accusé d'être le pourvoyeur d'armes et le commanditaire des coups d'Etat contre d'autres dirigeants africains. On a cité son nom en Côte d'Ivoire, au Tchad, en République centre africaine, au Libéria, en Sierra Leone, en Somalie. Bref, partout où existent des tensions de tout genre, le nom de Kadhafi était cité comme instigateur ou modérateur, etc. Qu'on se rappelle de la bande d'Aouzu, de son soutien aux Touaregs et aux Toubous, etc.Trois thèses accompagnent ce constat : pour les uns, Kadhafi a des visées expansionnistes. Pour d'autres, son panafricanisme est une tentative de soustraire certains dirigeants de leurs escarcelles occidentales. Tandis que pour d'autres, le bras tendu de Kadhafi à ses collègues africains est justifié par la soif de leadership qu'il se dispute souvent avec certains leaders, notamment Moubarak, Bongo, Mbeki, etc.Les analystes reportent qu'à défaut de faire tomber par la force certains régimes, il n'a pas hésité à financer les campagnes électorales de certains chefs politiques dans le but de s'assurer leur soumission et leur obéissance.Depuis 1997, la thèse de l'unité africaine lui est devenue très chère. L'échec de panarabisme serait l'une des raisons de son rêve de faire de lui le nombril du panafricanisme. En 1999 plus de 40 chefs d'Etat africains ont scellé ce rêve à Syrte. En 2000, il a réussi à imposer son Union Africaine qu'il a pris en charge à 90%.Des arriérés de cotisations à l'OUA ont été payées aussi par Kadhafi. La Libye, déclarait Kadhafi est ouverte à tout le monde. Même sans passeport. Des milliers d'africains noirs ont ainsi envahi le pays jusqu'au moment où la coupe a débordé. Leurs aventures se ont soldése par un retour forcé dans leurs capitales respectives, sur demande des pays européens qui ont estimé que Tripoli était devenu la porte ouverte à l'immigration clandestine des jeunes africains noirs.En ce qui concerne le Congo Kinshasa, remarquons que Kadhafi est resté très méfiant de Mobutu. Non seulement il a financé le séjour des ses opposants à l'époque, dans son pays, il a aussi pris en charge certaines expéditions punitives dirigées contre Mobutu. Qu'on se souvienne. La main de Kadhafi n'était pas absente dans les deux guerres du Shaba et dans les deux attaques de Moba, à l'époque. La déstabilisation de l'Est du pays à l'époque a été aussi tentée par Kadhafi, notamment dans ses accointances avec Bagaza. Des jeunes congolais ont été recrutés jadis et formés en Libye. Parmi eux, on notera ceux qui ont épaulé Ngandu Kisase. L.D. Kabila n'était pas, non plus, inconnu de Kadhafi. Lors de la guerre du Shaba, Kadhafi a concilié Mbumba et Kabila dont la dispute avait occasionné la défaite commune. Lorsque la guerre de l'AFDL éclate, le nom de Kadhafi a été également cité parmi les protecteurs de Museveni et de L.D Kabila. Les premières réunions panafricaines, idéologie qui sous-tendait la coalition entre Museveni, Kagame et Kabila, ont eu lieu en Libye. Au lendemain de la victoire de l'Afdl, les envoyés de Museveni ont sillonné le Congo dans le but de mettre en place des comités panafricains.Si Kadhafi s'est désolidarisé de Kabila, c'est suite à la distance que ce dernier a voulu prendre vis-à-vis de Museveni.Curieux, Museveni et Kagame, bien que tirant leurs idéologies de panafricanisme (cfr. Nyerere), ils étaient en même temps des enfants chéris de Bill Clinton. Durant la seconde guerre dite des « banyamulenge », Kadhafi a observé une double attitude : appuyer la thèse de Kagame (celle de l'espace commun africain), rejetant sur Kabila les intentions malveillantes de vouloir « jeter à la mer les Tutsis du Congo » ; en même temps, il s'est montré attentif à toute possibilité qui le mettait sur la scène des négociations politiques en faveur de la fin de la guerre. Certains observateurs ont compris que Kadhafi était mal dans sa peau chaque fois qu'une crise tendait de diviser les africains entre anglophones et francophones. Pour lui, cette division lui ferait échapper le leadership dont il tant besoin. Les rencontres sont multipliées à l'époque entre lui et Kabila L.D. en vue de contrecarrer les solutions purement francophones. Qu'on se rappelle de la réunion de Syrte.Mais, l'évolution de la situation ayant remis sur la sellette le leadership de l'Afrique du Sud, Kadhafi s'est rangé, non sans se donner le pouvoir s'assumer certains rôles d'une manière solidaire avec l'Afrique du Sud ou avec tout autre pays qui se proposait de parrainer dialogue intercongolais. La guerre ayant officiellement pris fin, Kadhafi devait en principe ranger des armes et laisser les Congolais passer leur transition. Mais depuis deux ans, des rencontres irrégulières s'effectuent entre lui et Joseph Kabila. En 1999 la volonté de tenir une commission mixte a été conclue. En 2003, Kabila s'est rendu en Libye deux fois. En 2004, il s'est également rendu en Libye. Et J.P. Mbemba a également effectué une visite en son nom. Au début, on avait cru que c'était pour lever un malentendu : Kinshasa accusait Tripoli de soutenir militairement J.P Mbemba. Mais au fil du temps, on peut se poser la question de savoir le contenu des réunions qui se tiennent à un rythme régulier entre les deux dirigeants.Sur le plan économique, il n'existe pas grand-chose entre les deux pays. La commission conclue concerne l'examen de la possibilité pour la Libye d'investir dans le domaine routier« build operate transfer », celui des hydrocarbures (pétrole) et des infrastructures hôtelières. L'engagement du gouvernement congolais par contre concerne la l'approvisionnement en eau à l'Etat libyen.Nous ne pensons que ce soit le mobile des fréquentations entre les deux pays. Dans le contexte de l crise actuelle, on peut imaginer que Kabila est allé rendre compte à Kadhafi de l'évolution de la situation, lui priant d'intervenir auprès de Kagame afin que cessent les incursions en territoire congolais. On peut également penser que le renforcement de l'axe Kinshasa Paris Tripoli serait en route, au détriment de l'axe anglo-saxon : Londres, Washington, Kigali. Mais ce ne sont que des spéculations qui vont bon train. Le communiqué officiel de Kinshasa est laconique. Si l'on examine la composition de la délégation qui s'est rendu à Tripoli, de même si l'on examine la durée de la mission, il y a lieu de penser que le sujet concernait la crise de Kanyabayonga.Kabila, serait parti, sur demande de Kadhafi ou sur sa propre initiative chercher un secours diplomatique de l'UA auprès d'un chef d'Etat qui totalise 35 ans de règne à la tête du pays et qui distribue facilement les cartons rouges et les cartons verts à ses homologues. Un mot de sa part suffit pour calmer Kagame. Mais le calme ne signifie rien. Les tensions resteront vives et Kadhafi n'en peut rien dans la mesure où il finance, certes, les tensions, mais n'envoie jamais ses militaires sur le terrain, en vue de soutenir les factions. Autrement dit, les courtes visites de Kabila ont des effets de se rassurer qu'il se soit fait entendre. La raison de Kagame ne passe pas pour la seule vérité celle de Kabila encore moins dans la mesure où Kadhafi porte très peu dans cœur ce jeune président. Il sait également que J.P. Mbemba étant son poulain préféré, il a donc besoin de redire à Kadhafi : "moi aussi je t'aime"!


Les leçons à tirer des batailles de Kanyabayonga Blaise Sary Ngoy

02 déc.2004. Le malade est encore, encore malade. La cure de Pretoria (accord global et inclusif) ne l'a pas tiré de son lit de moribond ! Il meurt à petit feu. Les sources du mal ? On en compte plus : la trahison au niveau de l'espace présidentiel, le mensonge politique, les non dits sur les intentions de nombreux dirigeants, l'incompétence, la corruption, l'absence de l'intérêt national, le manque d'inspiration dans le chef de ceux qui sont censés diriger les services de renseignements, les excellences et les honorables n'ont plus envie de se noyer, ils se terrent dans leurs fauteuils et se moquent de ceux qui veulent qu'ils aillent vite à la porte de leur sortie ( élections), etc. Ce n'est pas tout. L'accord lui-même est un truc qui compte des pièges en son sein. Les chefs de files sont inviolables, inamovibles, quelle que soit leur capacité de gestion des crises. La décision de l'unification de l'armée a été prise au hasard ! Nous avons dit, il y a quelques jours que la crise qui éclate à Kanyabayonga est le reflet de la méfiance qui ronge l'espace présidentiel. Nous disons qu'elle est le reflet de l'absence de l'évaluation de la transition. Celle-ce a été demandée, mais, personne ne sait où on en est. Les commissions créées à cet effet se sont diluées dans la nature. Comme d'habitude, on décrète et on tourne le dos. C'est fait et on se contente de « à peu près » ! Par exemple, les ministres ont été « suspendus ». Quelques mandataires aussi ! Puis, c'est le black out. Qu'est-ce qui se passe dans la boîte ? On juge. On juge et on discute à propos des excellences qui revendiquent leur innocence. On cherche à placer de pions ici et là. Qui convient à tel poste ? Qui convient à celui-là ? On se dispute les titres de excellences, honorables, PDG, etc. En somme on calcule! Entre temps, le pays coule à la dérive. Les caisses sont vidées. Les hôpitaux sont devenus des mouroirs dit-on. Les écoles sont des passoires. Les provinces sont devenues « auto autonomes ». Monsieur X, le gouverneur de… joue au pompier pyromane. Il visite Kanyabayonga, prend la température de « son front » élargi, rédige ensuite la pétition et la transmet à une délégation venue de Kinshasa ! Celle-ci se compose des Députés et des Ministres en charge de « tout ». Et ils vont examiner les plaintes des « mutins » et les transmettront aux autres pompiers pyromanes! En fait, cette crise n'a rien de surprenant. Elle traduit deux choses : la non unification de l'armée nationale et la complicité des réseaux d'influence existant entre chacun des chefs de file avec l'extérieur ou avec les forces dites « négatives ». La diplomatie a joué son rôle de calmer le jeu. La guerre s'arrête à Kanyabayonga. Chaque protagoniste garde néanmoins sa position. Les forces armées congolaises n'iront plus au- delà de leur ligne actuelle. Les « mutins » renforcent leurs pouvoirs locaux, ils demeurent les maîtres du lieu et peuvent en toute tranquillité s'adonner au trafic de la drogue et du coltan. Kagame se rassure aussi d'avoir des chiens de garde, prêts à bondir, il est rassuré de disposer d'une position avancée incontestée à l'intérieur du territoire congolais. C'est une évidence. Les occidentaux ont promis de ne pas le déranger tant qu'il adopte une attitude d'obéissance. Il l'a promis. Kabila Jos peut aussi fermer l'œil. Le statu quo est une meilleure solution qu'une défaite. Les chiens de garde de Kagame peuvent demeurer au Congo. Kabila Jos, lui aussi a, semble-t-il, ses chiens qu'il peut lâcher (les ex Far) chaque fois qu'il jugera nécessaire Les victimes : populations civiles n'ont qu'à s'en prendre à elles-mêmes ! Il me semble que c'est ça la leçon. Après tout, comment les distinguer des « mutins » ? Ne sont-ils pas ces civils armés qui prennent la défense, dit-on, de leur terroir ? Ne sont-ils pas ces fils armés des Kanyabayonga qu'on appelle « victimes », alors qu'ils sont complices et auteurs de leur macabre sort ? Ils n'ont pas tiré sur leurs toits, mais sur les « étrangers », venus de Kinshasa ! Allez- y comprendre… Mais pourquoi se battent-ils ? Pour le Coltan ? Oui et non. Oui dans la mesure où ils craignent la mainmise de Kinshasa sur ce morceau du territoire qu'ils considèrent comme un « pays dans un pays ». Non dans la mesure où les commissionnaires de Kigali, de Kinshasa et de Goma sont les vrais tireurs des ficelles. Et si les solutions durables devaient sauver cette énième bêtise de se produire, c'est à Kinshasa que les linges sales devaient être lavés. Oui, à Kinshasa et à Kigali. Car, c'est là que le mal se nourrit !  Blaise Sary Ngoy


 

Les vrais enjeux de la guerre larvée dans l'est du Congo

L'unification réelle de l'armée nationale congolaise est un devoir de toutes les composantes, y compris le RCD.

17. 12.2004 Blaise Sary Ngoy

Il est temps que les chefs de file se disent des vérités. Les Congolais ne sont pas dupes. Les crises qui éclatent au fin fond des villages de l'Est ne sont que le reflet réel des crises qui sont très profondes au niveau de l'espace dit présidentiel. Les griefs formulés par les « mutins du RCD » ne sont pas une pure invention des jeunes. Ils sont relayés par eux. Mais, les auteurs des griefs sont à Kinshasa. On ne doit pas oublier que durant la crise de et celle de Bukavu, les ténors du RCD, notamment Bizimana, avaient exigé le retrait des troupes déployées à l'Est du pays. La raison avancée est la même : nous sommes les soldats du Congo, nous sommes à même de protéger le territoire, les autres soldats vont pratiquer des sévices et des viols sur nos femmes, ils ne protégeront pas nos familles dans le cas où nous sommes déplacés vers le reste du pays.L'argument n'est pas neuf. Du temps de Kabila Laurent, une faction des militaires Tutsis avait refusé d'être mutés ailleurs. Ils ont été mis en prison. Et aussitôt que la guerre du 2 Août avait commencé, les soldats emprisonnés avaient été libérés et incorporés dans le RCD. Ceci traduit un manque de loyauté. Les ténors du RCD doivent donc savoir qu'un soldat peut être muté. Si le Congo est sa patrie, un soldat ne doit pas exiger qu'il reste dans son coin de naissance et que personne d'autre ne vienne défendre ce morceau du territoire. L'application de l'Accord global et inclusif n'est pas un devoir d'une seule personne. Toutes les composantes qui ont signé l'accord ont une part de responsabilité, y compris le RCD. Le refus d'aller de l'avant des uns ne doit pas être caché derrière le doute de la loyauté de la part des autres. Ce qui se passe à >Kanyabayonga aujourd'hui est le reflet du bras de fer entre les chefs de file à Kinshasa. C'est aussi une porte ouverte à toutes les imaginations et dérives.L'histoire se répète. Pour mettre fin à cette crise, il faut examiner en profondeur un certain nombre de points :

1.  Les obstacles qui empêchent l'unification de l'armée

2.   Les problèmes posés par la présence des milices armées

3.   Les moyens d'améliorer le cadre de travail de l'armée.

En ce qui concerne les obstacles, nous pouvons en distinguer quelques uns, à savoir,

1. Nombreux jeunes hommes qui ont fait la guerre durant les huit années, ne sont pas nécessairement des soldats de carrière. Bon nombre d'entre eux étaient engagés dans la guerre par aventure. Certains ont l'envie d'y rester. D'autres ne veulent pas. Mais profitant de l'absence de pouvoir dans la région, ils préfèrent la terreur, l'usage des armes et le trafic. Ils ne sont donc pas disposés à obéir et ne peuvent nullement accepter d'être mutés ailleurs.

2.  D'autre part, il est pratiquement difficile d'avoir une armée nationale composée de plus de 50% des Tutsis. Car, selon les chiffres donnés, le RCD aurait une armée de plus de 100.000 personnes ! Plus de 80% de ces hommes sont d'une même ethnie. Dans ces conditions, si tous sont incorporés dans l'armée nationale, on aura une armée quasi mono ethnique. Il est certain que les autres Congolais ne peuvent pas accepter un tel fait accompli. Les discussions sérieuses et responsables doivent porter sur cette question. Dans la mesure où elle est escamotée, elle reviendra sur la table et d'une manière récurrente. Les soupçons à propos de la présence des Rwandais, dissimulés dans les troupes du RCD sont grands et justifiables. Le fait qu'il est difficile de distinguer un Rwandais d'un Congolais Tutsi est une évidence. L'unification de l'armée exige que cette question soit tranchée. Les vérifications des origines de chaque élément qui désire rester dans l'armée nationale sont possibles. Au Congo, chacun appartient à un village. Et chaque village connaît ses originaires, même s'ils sont nés ailleurs, dans des villes. Mais, il faut beaucoup de tact, dans le strict respect des Droits de l'Homme*.

3. Cette exigence est aussi valable, en ce qui concerne les soupçons de la présence des Interhamwe et des éléments de ex FAR, des tanzaniens, des zimbabwéens dans l'armée de Kabila.

En ce qui concerne la présence des milices armées,

les Congolais doivent exiger de l'ONU, l'application des résolutions prises. Lors des événements de Katumba, le nombre des soldats de la MONUC a été multiplié. Ces soldats ont reçu le mandat élargi de désarmer et de réinsertion des milices. Il est regrettable de constater que les troupes de l'ONU s'enlisent dans l'ordinaire, font leurs promenades de vérification des mouvements des troupes et se limitent à quelques gestes qui n'intimident pas les milices. On est obligé de dire que cette mission est à moitié accomplie. Plus d'une fois, les déclarations contradictoires trahissent la qualité du travail qui est accompli sur le terrain ! Lorsque les soldats de l'ONU n'ont plus aucun respect de la moralité et de l'éthique, on ne peut qu'attendre très peu de choses de leur part.Ces failles contribuent à retarder l'unification de l'armée. Kagame peut avoir raison de dire que l'ONU ne fout rien. Et les preuves sont tangibles. Le conseil supérieur de la défense se doit de poser ses exigences afin que le travail pour lequel ces troupes sont affectées au Congo soit réellement accompli .En ce qui concerne le dernier point, celui relatif au cadre de travail futur, notons qu'il s'agit de s'assurer que la nouvelle armée sera encadrée de manière à ce qu'elle soit capable de répondre à ses devoirs traditionnels. Pour le moment, la moitié des dépenses du gouvernement sont prises en charge par l'extérieur. Si demain, ces aides cessent, des difficultés de tout ordre vont surgir. Nous allons assister à nouveau à un désordre. Il n'est pas exclu que les militaires impayés cherchent à se servir comme du temps de Mobutu.

Il est aussi impensable qu'une telle armée, sans moyens puissent défendre le pays dans le cas où il est attaqué. Il n'est pas exclu, non plus, que les jeunes habitués à faire le trafic de coltan et autres aient l'envie de retourner à leurs amours.
 


* Une mise en garde et non des moindres : il faut absolument éviter à tout prix le délit du faciès. Si les Congolais  tombent dans ce piège, ils n'auront personne pour les tirer de là. Yamamoto, Flahaut et Louis Michel vont-ils éteindre le feu qui couve dans ce «no power land» !  Blaise Sary Ngoy

La semaine qui s'achève et celle qui commence sont toutes deux marquées par des efforts diplomatiques entrepris par les trois hauts responsables occidentaux en vue de mettre fin à la crise qui s'annonce pour la énième fois au Congo. Kagame menace d'envahir le Congo. Les Interhamwe l'accusent de les harceler. Ils sont des réfugiés armés dans le territoire d'accueil ! Ils revendiquent une « mystérieuse alliance des bantus », qui irait de Kigali jusqu'en Afrique du Sud, en passant par le Nigeria. Le but ? Lutter contre le « Tutsi Power » ! Le ventre mou du Congo ? C'est leur Kivu, leur terre dite historique. Mais, en attendant l'unité du grand Rwanda, ils s'unissent et s'opposent, bénéficiant des appuis de tout genre ! Et après ? Personne ne peut dire ce qui sera l'après ! C'est grave ! Les notables du RCD, une des composantes qui dirige le pays s'opposent à l'envoie des troupes à l'Est. Cette revendication est curieusement soutenue par les Hutus et les Tutsis du Kivu ! Autrement dit, chaque faction préfère disposer de sa branche armée qui l'accompagne dans ses turpitudes. Tantôt, ces revendications se croisent, tantôt, elles s'écartent et se contredisent. Mais qu'importe ? L'essentiel est qu'elles trouvent toutes, un terrain fertile qui permet leur développement,  à savoir: le vide d'un pouvoir fort à Kinshasa ! Ainsi, ils peuvent organiser une marche pour dire non à l'envoie des militaires loyalistes. C'est un signe qu'à Kinshasa, les rouages de la coordination de l'espace présidentiel sont bloqués par les suspicions réciproques. Or, à l'Est, des villages ont été brûlés. Les paysans sont en brousse ou en forêt. Les étudiants en colère protestent et veulent en découdre avec Kigali. La presse soupçonne Kabila s'être en connivence avec Kagame, depuis la conférence de Ouaga. Une autre opinion estime que Ruberwa trahit la patrie. Il doit apprendre à être loyaliste. Il est membre de l'espace présidentiel, mais il porterait des lunettes qui scrutent l'horizon de cet espace, en faveur de Kigali ! Mais, qui de ces chefs cessera de trahir ? Il y a une semaine, nous nous posions la question de savoir à qui profite le crime ? L'armée n'est pas unifiée pour diverses raisons. Les services de renseignements sont dans les mains des proches parents, et non des professionnels. Les partis politiques sont déjà dans la pré campagne électorale. Ils ignorent que le pays n'est pas encore réellement unifié. Sur le terrain, les seigneurs de guerre sont partout. A Goma, par exemple, Serifuli trône à la tête d'une province qu'il croit devenue autonome ! Dans l'Ituri, les factions armées continuent à terroriser les populations sous la barbe des soldats de l'ONU ! Et quelques part à Kinshasa, il y a un gouvernement, presque fantôme, qui dirige le pays au quotidien et qui se félicite des messages d'encouragement et de condoléance envoyés par les « partenaires » ! Un pas en avant, un pas en arrière. La valse continue. Chacun est maître de son ministère. Les petits fonctionnaires, les mandataires, tous s'opposent à une décision qui viendrait leur couper l'herbe sous le pied ! Nous voilà tous dans la boue d'un « no power land », expression empruntée à un mobutiste , qui ajoute : « l'Est du pays risque de se transformer en Zone tribale, et le pays tout entier si on n'y prend garde, carrément en Zone de non droit ». Il y a des signes indicateurs d'un orage qui pèse lourdement dans le ciel de Kinshasa. Flahaut, Yamamoto et Louis Michel cherchent à le balayer d'un coup de leur baguette. Mais, résistera-t-il contre le vent si lourd et si fort qui s'élève ! C'est possible qu'il soit dissipé, à condition qu'un pilote, nationaliste et patriote, sur lequel ne pèse aucun soupçon, prenne réellement les commandes de cette machine en déperdition ! Question à 1000€ : notre pilote est-il ou vient-il?

Blaise Sary Ngoy

Analyste congolais à Bruxelles.- 11/12/2004


Après le passage de Ruberwa:

Le RCD a perdu un peu de sa crédibilité depuis que Ruberwa s'était replié à Goma. Par ailleurs, le parti n'arrive pas à rassembler les gens. L'idée que l'on se fait que le RCD reste inféodé à Kigali se renforce chaque jour davantage. Si élections il y a demain, dit-on, ce parti aura du mal à dépasser les 5% des voies. Les disputes à l'intérieur même montrent trois tendances: les pro Ruberwa, les pro Ilunga et les neutres. Nous entendons aussi dire que les gens du Kivu, nombreux, parmi les parlementaires de RCD n'épousent plus les dées de ce parti. Ils ne participent plus au renforcement de l'image de ce parti. Ils ont tiré profit du fait de se faire membres, mais dedans, ils ne sont membres que de nom. L'opinion hostile au RCD, de la part des autres originaires du Kivu fait que ses membres ont un profil bas, et probablement, ils ne parviendront pas à mener une véritable campagne en faveur de ce parti. L'absence de collaboration à la tête du parti est un facteur qui va le ruiner aussi.

Blaise Sary Ngoy Analyste congolais à Bruxelles.- 07/12/2004

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